J’ai été remerciée. Virée. Licenciée.

Il me reste deux petites semaines avant de plier bagages.

Mais en vrai tout s’est plutôt bien passé. Ma boss m’a dit que ça ne collait pas entre nous, elle me paie jusqu’à mi avril et se charge d’envoyer mon CV à ses copines en me recommandant. 

Je ne sais pas trop comment le vivre. Un côté de moi se dit “OHPUTAIN ÇAY LES VACANCES  BIENVENUE À GALASWINDA DARLADILADADA o/ ” de l’autre j’angoisse terriblement à l’idée de devoir être au chômage. Déjà parce que je suis nulle en démarches administratives. Ensuite parce que je vais mal le vivre. Oui. Dans mon ancien boulot ma remplaçante fait hyper bien son taff, tout le monde est ravi, les gens l’adorent et même ceux qui étaient ralliés à ma cause l’invitent à dormir chez eux et ne me passent plus un seul coup de fil. Du coup je me dis “Ah OKÉ SUPER. JE NE MANQUE A PERSONNE BANDE D’ENCULÉS.” Alors là je me sens rejetée. C’est dur. Un peu.

Etre au chômage c’est comme dans la pub des gens qui ont le cancer. Personne n’en parle, personne n’ose te demander comment ça va ou si tu as des pistes. Les gens te regardent en prenant cet air là. Et quand tu sors d’une pièce ça murmure “Oh mais putain tu me l’avais pas dit j’aurais pas parlé boulot alors merde.” Du coup je me sens obligée de faire BIENVENUE À GALASWINDA pour que les gens ne se sentent pas trop mal à l’aise avec ce rebut de la société que je suis.

Mais je suis aussi soulagée. Plus de SMS à 7h du mat pour me demander d’envoyer des mails, plus de mail le dimanche après midi, plus de déprime du dimanche soir et je vais ENFIN avoir le putain de temps de me vernir les ongles. Oui c’est hyper important pour mon bien être psychologique et émotionnel le vernis. Puis je vais rentrer chez mes parents, me faire consoler, chouchouter, gaver comme une oie. 

Mais le plus LOL dans tout ça c’est que la date effective de rupture de contrat tombe pile le jour de mon anniversaire. Si ça c’est pas un magnifique clin d’oeil du destin.