Ma mère m’a appris plein de trucs dans la vie. Regarder à droite et à gauche quand je traverse, recoudre un bouton, faire mes lacets, mettre du vinaigre blanc dans la machine à laver, plier le linge au carré ou faire les crêpes.
Elle m’a aussi toujours dit de ne faire confiance à personne.
C’est le seul de ses conseils que je n’ai jamais écouté. Je me disais “Olala Chantou tu es un peu dure avec les gens dis donc.” Mais elle avait raison. Moi je suis du genre à faire confiance à la vie. “Salut ça va? Oh t’es smpa toi vas y je t’accorde toute ma confiance aveuglément.”
J’aime bien jouer les gros bras, crier fort, insulter les gens, traiter leurs mères et me bagarrer. Mais en vrai je suis comme Jésus, j’ai le pardon facile et j’adore tendre l’autre joue. Quand on trahit ma confiance une fois j’ai beau crier j’ai beau hurler j’ai beau pleurer mais je pardonne quand même. Quand on trahit ma confiance une deuxième fois, j’arrête de pleurer. J’ai pas besoin de pleurer puisque c’est de ma faute. C’est moi qui ai permis à la deuxième fois d’avoir lieu.
J’aurais pu me rouler par terre en criant, jeter des trucs par la fenêtre, arracher les tableaux du mur pour les éclater contre une porte, casser de la vaisselle qui trainait et bruler des livres d’amour que j’avais offert.
Je vaux tellement mieux que ça. Mieux que d’être prise pour une conne. Je vaux mieux que des cachotteries, des flatteries de merdes et des salopes qui me manquent de respect.
Est ce qu’un jour quelqu’un le comprendra?
Oh mais comme je te comprends putain de sa mère je suis exactement pareille. Et oui c’est tellement plus facile d’être fâché contre ces pétasses que contre nos enculés de mecs. On vaut un million de fois mieux hein, mais comment on fait pour les oublier ? Tu as raison c’est bcp plus facile de tendre l’autre joue.