Il y a des miettes dans mon lit.

Je me suis levée à midi. J’avais 19 mails sur ma boite pro. Ma boss a répondu à mon mail d’arrêt maladie par un autre mail rempli de … :

“Tu devais aller à cette réunion très importante…” “il faut impérativement rendre le fichier excel avant jeudi…” “Il me faut ton arrêt maladie jeudi sur mon bureau…”.

Les 3 petits points c’est un peu comme une guillotine rouillée qui te trancherait pas totalement la tete mais te couperait juste un peu le temps que ça s’infecte bien et que ton cou se remplisse de pus. Alors j’ai répondu aux 19 mails, après j’ai eu une montée de fièvre alors j’ai regardé la télé. Puis j’ai arrosé tout Paris de cvs.

J’ai voulu dormir mais soudainement j’ai repensé au boulot, à ce bureau étriqué qui pue la bouffe, à mon bureau dos au rideau qui nous sert de porte, à l’évier de la cuisine où l’eau stagne depuis 3 semaines et au regard de ma boss quand elle lit un de mes mails.

Généralement les gens m’aiment bien. Les mamies, les petits enfants, les loulous de Poméranie et les même les gens qui n’aiment personne. Je fais des blagues, je suis mignonne, je tiens la porte et je suis polie. J’évite de roter en public et je cache mes tatouages. Mais j’ai eu beau faire tout ça, ma boss, quand elle me regarde, ses yeux me lancent des épées enflammées et des huns assoiffées de sang.

Du coup je suis totalement obsédée par mon boulot, ma boss, cette situation qui me donne environ de mourir et du coup tout le monde autour de moi me hait et a envie de me jeter des petits cailloux ou de me pousser du haut du Baou (je vous ai déjà dit que j’écrivais des poèmes?).

Je suis pas très patiente. Faire la queue à la caisse me dérange pas, attendre à la Poste non plus. Mais prendre sur moi alors que j’ai envie de faire la révolution et des kaméhaméha à  tout le monde c’est trop dur. C’est mon côté chien fou, petit Jack Russell enragé. 

Il paraît que la roue tourne. J’attends que ça.