Quand je suis née mon père a dit à sa soeur “Je te la donne. Prends la.”

Elle l’a fait. Dans les règles et dans le coeur.

Mais c’est bizarre que mon propre père n’ait jamais eu le moindre sentiment pour moi. Son seul enfant. Je suis sûre qu’il estime même pas avoir un enfant.

Tu sais lecteur parfois j’aimerais le voir. J’aimerais le voir pour savoir si je lui ressemble. J’aimerais le voir pour lui cracher à la gueule. J’aimerais le voir pour lui dire que c’est un enculé de sa race, un putain de déchet, une merde. Un putain de caillou dans ma chaussure.
Au moins ma folle de génitrice a toujours pris de mes nouvelles.

Et tous les gens autour de moi me disent que c’est pas grave, l’essentiel c’est que j’ai pu grandir dans une super famille. Oui vous avez raison vous et vos 2 parents. Vous savez mieux que moi. Vous avez raison. Je fais une montagne d’un rien. C’est fou ce qu’on peut être sensible quand on a pas de parents. Ahah.

Et puis là je viens de voir que j’ai envoyé 5 CV sans pièce jointe avec une faute d’orthographe dans l’objet. Le Dieu de la honte m’envoie des bisous pour me remercier de ces offrandes.

En ce moment j’ai envie de redevenir étudiante. N’avoir aucun enjeu. Choisir d’aller en cours ou pas. Voir des potes. Rigoler. Apprendre des trucs. Aller en boite et m’amuser.

J’ai bientôt 27 ans et j’ai l’impression que tous les choix que je fais aujourd’hui seront déterminants pour le reste de ma vie. Du coup je pèse le pour et le contre avant de me lancer dans l’achat d’un nouveau masque pour les cheveux. Je me sens sous pression tout le temps.

Oui. J’ai besoin de vacances.