Je ne suis pas un modèle de confiance en soi.

Je ne pourrai jamais animer de séminaire de développement personnel “Aimez vous et vous aimerez les autres”. Moi je ne m’aime pas et les autres je les emmerde un peu.

Je cherche du boulot. Comme une acharnée. J’envoie cv sur cv sur lettre de motiv sur lèchage de cul intense pour qu’on daigne m’accorer ne serait ce qu’un entretien. Un seul entretien. Non même pas.

Alors on m’a dit de faire marcher mon réseau. Mon réseau? Tu parles de ces 4 ou 5 nanas que j’ai pistonnées à des postes différents et qui ne m’ont JAMAIS remerciée? Qu’elles aillent mourir ces putes.

Alors on me dit “Envoie des cv”. Quand mon pote m’a dit ça j’ai eu envie de lui demander si sa mère suçait des bites en after. Et puis je me suis dit qu’il risquait de mal le prendre ou de me répondre “oui” alors je ne l’ai pas fait.

J’ai envoyé une cinquantaine de cvs. J’ai refait mon cv. Une fois sur photoshop, une fois sur word. J’ai changé la typo, j’ai changé la mise en page, j’ai même changé la photo au cas où ma gueule passerait pas. Et puis j’ai renvoyé mes cvs. Sans aucune réponse.

Je suis toujours en poste. En CDI bien planquée. Mais j’ai perdu la foi. J’ai perdu le feu sacré, j’ai perdu l’envie d’avoir envie, l’envie
d’aimer. Tout. La seule envie qui me reste c’es celle de m’ouvrir les
veines en écoutant Chop Suey très très fort le matin quand ma boss me
demande si je peux l’aider à vider le lave vaisselle.

N’avoir aucun retour c’est un peu comme une magistrale gifle dans ma gueule, c’est un peu comme si la vie se liguait contre moi pour me dire que je suis une grosse merde.
Alors je fais la philosophe, je raconte aux gens que de toute façon c’est le destin et que de toute façon mon heure viendra. Mais je n’y crois plus. Autour de moi on trouve du boulot, on se fait augmenter, on se fait muter à New York et moi je stagne depuis 3 ans.

On a coutume de dire que la vie est dure, moi j’emmerde la vie.